7 jours,  5000 kilomètres aller-retour, trois moyens de transport: Ce furent les ingrédients principaux de la conquête du Nord.  Agrémenté d’excursions et de surprises.

La découverte de la Norvege commence dans sa capitale: Oslo. Je n’y avais que peu de temps, que quelques heures. Ce fut assez pour découvrir les majestueuses Vigelandsparken, là ou la créativité est réduite a une simplicité séduisante. Le Palais Royal, là ou les gardes font leur boulot de façon automatique. Sans compter bien sûr l’Opera, bâtiment audacieux, superbe de nuit.

Le voyage ne commence véritablement que le lendemain, par ce que les connaisseurs considèrent comme le plus beau trajet en train d’Europe: Oslo – Bergen. La journée correspond aux attentes: des paysages lunaires, de longues parties inhabités faits de lacs, forêts et montagnes enneigés. On atteint la gare la plus haute à 1200 metres d’altitude. On s’y arrête pour même pas deux pékins et trois tondus.

Arrivé a Bergen, il est temps de monter à bord du Vesteralen: bateau de croisière du Hurtigruten. Pour touristes, certes, mais également pour les voyages de passagers ‘normaux’ ainsi que la marchandise. La Norvège n’a que 4 millions d’habitants pour une superficie de 324 220  mètres carrés (cinq fois la Suisse), il n’y a que peu de routes terrestres, les distances sont grandes et s’accomplissent donc sur l’eau (et par les airs, chaque ville possède son propre aéroport). Le pays compte des milliers d’iles.

Le bateau s’arrête trois à quatre fois par jour dans les villages de pecheurs, et navigue à travers de superbes Fjords. Je retiendrai le village d’Alesund, qui connait la même histoire que la Chaux-de-Fonds: incendie (au debut du 20^e siècle), puis reconstruit en damier selon l’Art Nouveau. Je dois avouer qu’il manquait les balcons qu’il y a à CdF.

Apres un arrêt glacial (2 degrés) à Trondheim et sa superbe cathédrale est arrivé le cinquième jour, le dimanche. Le matin, on avait passé le cercle polaire arctique, mais la température est encore assez agréable (8 degrés). Il faut dire que la Norvège est protégé par le Gulf Stream, vent du Nord-Ouest, qui rend le climat assez doux.  Le temps  est aujourd’hui gris, mais cela n’empêche pas la première sortie pour ma grand-mere (95) avec qui je faisais ce voyage. Destination: les Saltfjorden, un Fjord près de Tromso. On s’y rend avec un petit bateau pneumatique (pour 12 personnes) et à 50 km/h. Dans le Fjord, des tourbillons dans l’eau, résultats de la position de la lune et donc de la marée haute et basse. Et des aigles de mer !

Les soir, alors que la pluie nous inonde de sa présence, nous faisons la deuxième excursion de la journée: le Musee Viking, repas inclus, sur l’ile de Lofoten! On doit y mettre un drap sur le corps, et on voit comment les Vikings vénèrent leurs Dieux. Le repas est délicieux (carrottes cuites, viande de porc et liqueur de miel), comme au bon vieux temps des Vikings!

Le lendemain, le Vesteralen reçoit la visite de Njord, Dieu Norvégien de la mer. Il est temps du baptême. On ne passe pas le cercle polaire tous les jours. Exceptions: ma grand-mère le fait pour la 11^e fois et une dame… néerlandaise et compagnon de table pour la 17^e fois! Rituel: des glacons dans les vêtements, puis collation de liqueur. Et un certificat!

L’après-midi, nous faisons un tour dans Tromso, ville qui ne voit pas le soleil entre le 22 novembre et le 22 janvier. La nuit tombe tôt ici au Grand Nord (avant 17 heures alors que l’on n’est encore qu’en octobre), et le crépuscule ne dure pas longtemps. Notre guide nous montre avec fierté le Burger King le plus septentrional d’Europe, ainsi que la superbe cathedrale arctique.

Le lendemain, on passe la station essence BP la plus septentrionale du continent. On est à Honningsvag. Depuis ici, une route de 34 kilomètres mène au Cap Nord, a 2000 kilomètres du Pole Nord! Helas, je ne peux pas vous dire ce qui a de l’autre côté de cette montagne rocheuse perchée à 307m d’altitude: les dieux de la météo nous offrent qu’un panorama gris. En route, on aperçoit néanmoins des paysages lunaires, sans arbres, quelques lacs et à peine un peu d’herbe. Ainsi qu’un petit camp lapon, peuple d’ici.

C’est ainsi que se termine mon voyage vers le Nord. A Kirkenes, à quelques kilomètres de la frontière russe, je laisse soin à mon frere Warner (qui nous a rejoint a Tromso) de s’occuper de notre grand-mère adorée, pour le voyage retour. Pour moi, il est temps de prendre l’avion vers Oslo (par ailleurs un des aéroports les plus confortables que j’ai visité, internet gratuit et chaises longues confortables) puis Amsterdam, que j’atteint à la nuit tombée. Il est 19 heures…

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